« Voici donc le titre du premier projet de ma compagnie éponyme : « La Brodeuse de nuit ». Ce nom fait référence à un personnage légendaire de nombreuses régions d’Europe. Tantôt on la dit fileuse, tantôt laveuse, tantôt brodeuse, mais à chaque fois il s’agit d’une figure féminine qui, tout en exécutant son labeur, apparaît à une assemblée ou au détour d’un chemin. Sans que nul ne s’y attende, elle emporte avec elle, au moment où la lumière décroît, et où les sens comme l’imaginaire s’éveillent ; tant les voyageurs égarés que les enfants de tout âge réunis au coin de l’âtre. Si Anne Sibéril, ma grand-mère, parlait, elle, de lavandières de nuit, lors des soirées qu’elle animait en chantant et en racontant ses histoires, j’ai choisi moi la brodeuse. Car il s’agit bien de broder cette fois, avec les mots et le théâtre, de nouveaux liens, de nouvelles trames, de nouvelles formes qui seront autant de chemins vers les autres et vers l’ailleurs. – Etienne Sibéril –