A l’Est du Kreiz Breizh, à l’Ouest de Pontivy, se trouve un vivier de bluesmen et de blueswomen. On y entend bien souvent Adeline Haudiquet – dont la crinière blonde pourrait rivaliser avec celle d’Anna Turluc’h – chanter sur scène dans les concerts et les festivals de blues. Je suis allé la rencontrer dans son petit appartement de Malguénac.

J’ai tendu des cordes est une série de courts documentaires radiophoniques constituée de portraits sensibles de musiciens vivant en Bretagne. Elle a pour objectif de mettre en valeur la richesse et la diversité des parcours musicaux, et de montrer l’aspect humain des artistes musiciens du centre Bretagne. En tant que musicien en Bretagne depuis plus de dix ans, j’ai eu l’occasion de rencontrer un grand nombre de musiciens, reconnus ou inconnus, débutants ou confirmés et jouant différents styles de musique. Je suis toujours surpris par le bouillonnement créatif de ces artistes, et par leur diversité de points de vue sur leur manière d’envisager la musique. Des chanteurs de fest-noz aux jazzmen, des rockeurs aux orchestres classiques, des musiciens voyageurs à ceux plus ancrés sur leur territoire, les façons d’appréhender la musique et les parcours sont très variés. Pour autant de nombreux ponts sont jetés : on a vu des chanteuses de fest-noz avec des punks (Louise Ebrel et les Ramoneurs de Menhirs), des bombardes avec des orchestres (Hamon Martin et l’orchestre de Bretagne), des jazzmen rencontrer des indiens (Nirmaan), et beaucoup d’autres mélanges inattendus. C’est de cette efflorescence, de cette effervescence, dont je veux témoigner avec cette série de portraits. En rencontrant chacun de ces musiciens individuellement, en montrant leur ouverture au monde en tant qu’artiste mais surtout en tant qu’humain, j’espère donner envie aux auditeurs d’être pareillement ouverts sur l’autre et à l’écoute de la différence créatrice de richesse.


Gabriel Faure, violoniste professionnel depuis plus de dix ans, j’écume les scènes de Bretagne, du hangar des monts d’Arrée au TNB, du Vauban au jardin de particulier. Je joue beaucoup de musiques différentes, avec une préférence marquée pour les musiques dites « traditionnelles ». On me retrouve en fest-noz bien sûr, mais aussi dans les sessions irlandaises, je joue du bluegrass, de la musique des Balkans, du jazz manouche, des improvisations. Tout ce qui vient, l’important restant de partager avec des amis.
La diversité des gens que je rencontre, les parcours de vie exceptionnels, les caractères forts que j’ai pu croiser me donnent envie de témoigner de cette richesse extraordinaire.
Merci à Maëla Baron pour m’avoir aidé à réaliser certains de ces portraits